3/21/2011

Tokyo:une force contre la nature.

Bien que l’expérience du plus puissant séisme jamais enregistré au Japon ait suscité chez moi une peur sans précédent, il est quand même rassurant de constater que les dégâts ont été très limités à Tokyo. Les bâtiments se sont avérés très solides et leur résistance nous a permis de ne pas céder à la panique en envisageant l’éventualité de revivre ce genre d’expérience dans les jours qui ont suivis.

Cependant, le tsunami a fait des ravages bien plus importants mais n’a pas touché Tokyo.
Le Japon est le pays le plus exposé aux risques de catastrophes naturelles, et la décision d’y vivre implique l’acceptation de cette menace permanente que l’homme essaie de surmonter du mieux qu’il peut.

Quand le Namazu s'agite!


D’après une légende nippone, le Namazu, un poisson chat-géant domiciliant sous l’archipel nippon serait responsable des nombreux séismes qui frappent le Japon. En effet, chaque mouvement brusque effectué par le gros poisson provoquerait un tremblement de terre plus ou moins fort.
Depuis le 11 mars 2011, le Namazu se montre très agité. La colère du Namazu puis les événements engendrés par sa turbulence ont incité les étrangers à l’exode.
Les Japonais, eux, plus habitués aux caprices du Namazu sont restés fidèles au poste.

Cette épreuve m’a permis encore une fois d’être le témoin de la différence culturelle considérable entre les Japonais et les Occidentaux.  
En effet, face à la peur, les Japonais ont su garder leur sang-froid et les événements se sont déroulés dans le calme et sans que le moindre cri soit perceptible.
Ce comportement, qui, pour certains, sera perçu comme de la passivité ou comme un état d’inconscience face au danger, s’est révélé à mes yeux comme une vertu admirable, dont nous, Occidentaux, avons encore beaucoup à apprendre.

2/24/2011

Le port du masque au Japon

Le port du masque chez les Japonais est souvent un sujet de dérision chez les Français, qui pensent souvent à tort que les Japonais portent un masque de chirurgiendans le but de ne pas respirer la pollution environnante. Or, cette idée s’avère fausse. Le principe du respect de l’autre étant profondément ancré dans la culture nippone, le masque est avant tout porté dans un souci de protection de son entourage, en effet, on porte un masque lorsque l’on est malade afin de ne pas contaminer ses voisins. Par ailleurs, il est également courant de porter le masque pour se protéger des microbes et par prévention lors de certaines périodes hivernales caractérisées par de fréquentes pandémies de grippes ou gastro-entérites, ou encore à cause des allergies engendrées par une forte concentration de pollen dans l’air.
Cependant, les Japonais adoptant malheureusement une attitude de plus en plus individualiste, la fonction première du masque perd son importance au fil du temps. On dit aujourd’hui que certaines personnes portent le masque pour paraître anonymes, pour cacher l’expression de leur visage, pour éviter tout dialogue et établir une barrière symbolique entre eux et le reste du monde.

2/15/2011

Une perception différente de la Saint-Valentin

La fête des amoureux existe aussi au Japon cependant la manière de la célébrer a subi quelques modifications. En effet, au lieu de s’échanger des cadeaux entre amoureux comme le veut la tradition dans nos pays occidentaux, ici, seul le garçon reçoit un présent de sa bien-aimée et pas n’importe quel présent, des chocolats. En revanche, le garçon n’offre pas de cadeau à sa dulcinée. Il le fera un mois plus tard lors du jour blanc, le 14 mars.
Cependant, dans certaines entreprises, il est de coutume pour les employées d’offrir des
chocolats à tous ses collègues masculins, le coût est parfois très élevé. Mais lors du jour blanc, ses mêmes collègues masculins ont l’obligation d’offrir un cadeau à toutes les collègues de la part desquelles ils ont reçu des chocolats
selon la tradition, le prix du cadeau doit être 3 fois supérieur à celui des chocolats qu’ils ont reçu le mois précédent).
Lors du jour blanc, la tradition veut que les hommes offrent un cadeau de couleur blanche. Les pratiques ont beaucoup évolué mais à l’origine, dans le but de déclarer sa flamme, le garçon offrait un ruban blanc à sa bien-aimée, que cette dernière nouait dans ses cheveux, si et seulement si, elle partageait les mêmes sentiments. Mais de nos jours, la lingerie et les bijoux sont plus à l’honneur.
Par conséquent, il est difficile d’assimiler la Saint-Valentin japonaise à la fête des amoureux que nous connaissons. Au Japon, ce serait plutôt Noël la fête des amoureux ou la fête de Tanabata, fête des étoiles ayant pour origine une légende chinoise.

2/07/2011

Umibudô:un trésor marin.

L’umibudô est une sorte d’algue en  grappe dont l’aspect rappelle une grappe de raisin miniaturedont son nom umi qui signifie mer et budô qui signifie raisin. Cette algue aux vertus bénéfiques pour notre santé pousse principalement dans les eaux chaudes et claires, l’eau d’Okinawa est alors propice à sa croissance et elle constitue un aliment typique de sa cuisine.
Son originalité réside tout d’abord dans son aspect qui diffère des autres sortes d’algues car au lieu d’être composée de feuilles, elle se compose de petites bulles croquantes qui pourraient laisser croire à tort qu’il s’agit d’œufs de poissons. Même son goût rappelle vaguement celui des petits œufs de poissons, tels que les œufs de lompes, le goût de la mer est très présent.
Généralement, le caviar vert comme certains le nomment se mange indépendamment des autres plats ou en apéritif avec une petite sauce à base de soja, de vinaigre et de sake.
L’Umibudo est depuis quelque temps apprécié par la gente féminine grâce à sa réputation d’aliment très sain et à la fois très nourrissant , tout comme le mozuku, une autre variété d’algue à la texture unique.

1/31/2011

Avoir un enfant au Japon.


Situé à l’autre bout du globe, au milieu de l’océan pacifique, il était évidemment prévisible de rencontrer de nombreuses différences culturelles. On dit souvent que le Japon est un pays à part, que le mode de vie, les us et coutumes sont uniques et c’est vrai. Le dépaysement est garanti.
Depuis mon arrivée à Tokyo en octobre, j’ai déjà rencontré et visité environ une quinzaine de familles japonaises, grâce à mon activité principale, la garde d’enfants, ce qui m’a permis d’acquérir une meilleure connaissance de la culture et du mode de vie nippon. Lors de mes conversations avec les familles, il est souvent amusant de remarquer mon étonnement face à leur mode de vie mais également le leur quant au nôtre.
Par exemple, concernant la manière d’élever les enfants et de s’en occuper, on remarque des différences notables. En général, durant les premières semaines suivant l’accouchement, la maman retourne vivre chez ses parents afin d’avoir tous les conseils nécessaires de la part de sa mère. Par ailleurs, on explique aussi ce phénomène par le fait que le congés paternel n’existe pas au Japon. Par conséquent, il est fréquent que le père ne puisse assister à l’accouchement.
La vie familiale diffère largement de la nôtre car au Japon, les enfants en bas âge dorment dans le lit conjugal avec les parents ou parfois dans un lit à part mais toujours dans la même chambre. Les japonais pensent qu’un contact corporel entre l’enfant et ses parents est nécessaire à son bien-être. En effet, le toucher étant un sens développé chez les enfants, il est important de pouvoir sentir la présence de ses parents durant la nuit. On verra également assez souvent des parents dormant dans des chambres séparés, le père ayant une chambre isolée et la mère dormant avec les enfants. Ce mode de fonctionnement est assez surprenant pour les occidentaux. Au sein du couple japonais, la naissance d’un enfant transforme les rapports qu’entretiennent les parents, le mari devient le père et la femme la mère, c’est d’ailleurs l’appellation qu’ils utilisent.
Cependant, les Japonais, eux, s’étonnent de l’indépendance que les occidentaux donnent aux enfants dès le plus jeune âge en les plaçant dans une chambre isolée. On reproche aux parents occidentaux, et français, plus précisément d’accorder une importance moindre aux pleurs des bébés. On n’entendra jamais ici, un enfant pleurer sans que l’un de ses parents n’y prête attention et n’essaie de le consoler.
Il est également rare qu’un enfant en bas âge se baigne seul, généralement on se baigne avec ses parents. Par conséquent, il est arrivé qu’on me demande de prendre le bain avec l’enfant. Je ne pense pas qu’en France il soit courant de demander à la baby-sitter de se baigner  avec son enfant.

1/25/2011

Shimo-Kitazawa:un petit village au coeur d'une mégalopole


Shimo-Kitazawa est un quartier de l’arrondissement de Setagaya, situé à l’ouest de Tokyo. Desservi par les lignes Odakyu8 mins depuis la gare de Shinjukuet Keio-Inokashira5 mins depuis la gare de Shibuya, le quartier est très facilement accessible.  Le charme de l’endroit réside principalement dans l’atmosphère joviale et conviviale engendrée par la fréquentation assez jeune du quartier et l’abondance de petits commerces tels que des friperies et petits restaurants, ou encore par la présence d’un cinéma d’art et d’essai Tollywood..
Aux allures de petit village provincial, cet ancien quartier marchand est divisé en deux par la voie ferrée et de nombreuses petites ruelles piétonnes serpentent la ville de part et d’autre .Il est très agréable d’y flaner et de découvrir les trésors dont regorgent l’endroit.
La vie nocturne du quartier est également remarquable grâce aux nombreux petits restaurants et cafés dans lesquels on donne fréquemment des concerts.
Tout en étant très animée aussi, l’ambiance détendue de Shimo-Kitazawa diffère largement de l’ambiance bruyante et épuisante qu’on peut trouver à Shibuya bien qu’intéressante aussi.
Cependant, le quartier subit de nombreuses modifications au niveau de son aménagement, en effet de nombreux travaux sont en cours, ce qui risquerait fortement d’entraîner la perte d’identité de ce quartier et la disparition de son aspect authentique.
Pour l’anecdote, Shimo-Kitazawa a été le lieu de tournage du film de Jean-Pierre Limosin, Tokyo Eyes diffusé sur nos écrans en 1998.